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Photo du rédacteurJean-luc Negrato

Fiche pratique n°1 : La couleur des lunettes et la vision du monde, la structure perceptive.

Dernière mise à jour : 15 oct. 2020




Dans les lieux touristiques il est fréquent de rencontrer des vendeurs ambulants de souvenirs.

Parés comme des arbres magiques de bibelots, d’objets souvenirs, et de babioles ils proposent aux passants d’acheter l’un ou l’autre.

Il fut un temps ou les lunettes de soleil colorées étaient très à la mode. Des lunettes rondes à la « John Lennon » de toutes les couleurs. Pour quelques pièces, on pouvait voir le monde en bleu, en vert, en rose, en violet…Puis on enlevait ces lunettes et toute la complexité chromatique du monde faisait son retour.

De même chacun d’entre nous a une vision particulière du monde en pensant souvent que ce que nous percevons c’est le Monde. Si, il n’existe pas de processus aussi simple que d’enlever ses lunettes colorées pour accéder à la complexité du monde. Enlever ces « lunettes » là est encore moins aisé, car, nous sommes les lunettes.

Pour un psychosocionome cela se nomme « la structure perceptive » et va bien au-delà de la seule vision.

Qu’est-ce donc que la structure perceptive et pourquoi est-elle si personnelle ?

Tout au long de notre croissance, de nos rencontres, de nos expériences nous construisons nos représentations de notre environnement. Selon la relation à nos proches, à nos éducateurs, à la culture dans laquelle nous baignons, à la formation que nous avons eue, aux acquis Trans générationnels, etc. nous allons développer peu à peu une représentation particulière de ce que nous sommes, de ce que sont les autres et de ce qu’est le monde.

En effet, pour répondre à nos besoins (1 ) nous allons développer des stratégies et nous adapter en adéquation avec notre environnement. Petit à petit, ces représentations vont s’ancrer jusqu’à faire partie de nous, et, nous amener à penser que cette image de la réalité est le Réel.

Pourquoi est-ce si important ?

Si chacun à une perception particulière d’une situation donnée, il n’est pas étonnant que nous vivions régulièrement des situations tintées d’incompréhensions. Comprendre sa structure perceptive permet de mieux identifier nos limites et, peut-être, d’élargir notre champ perceptif. Savoir que l’autre vit la même chose, permet à minima de comprendre que les blocages ne sont pas, la plupart du temps, des désaccords sources de conflits, mais seulement des incompréhensions.


Si je regarde avec des lunettes bleues et que vous regardez avec des lunettes rouges, nous avons tous deux raison et nous avons tous deux tort.


D'autre part, nous développons des aprioris extrêmement puissants qui nous empêchent de trouver une issue à la situation que nous vivons. La façon dont nous regardons un "problème" nous enferme dans une appréhension particulière de celui ci et limite très fortement notre capacité à developper des solutions.


Demander à un daltonien de couper le fil rouge ? il vous dira que c'est impossible.

Alors que faire ?

Une des façons de sortir de cette impasse consiste à « partager nos représentations » afin d’appréhender réciproquement la vision de l’autre. L’écoute active (2) est une alliée précieuse.

Nous pouvons aussi décaler mutuellement notre façon de voir en « terrain neutre ». Choisir par exemple un référentiel commun qui n’appartient ni à l’un, ni à l’autre.

Bref, échanger nos lunettes ou en choisir de nouvelles ensemble.

Le travail du coach, consiste entre autre, à permettre à chacun de prendre conscience de sa structure perceptive et d’ouvrir son « cadre de référence ». Ainsi, de nouvelles options se dessinent et permettent de sortir de situations bloquées ou apparemment sans issues.


Vous souhaitez en savoir plus ?


(1 ) Par "besoins" il faut entendre les besoins liés à nos pulsions, à nos besoins d'appartenance et de stimulation. Cette notion psychosocionomique fera l'objet d'un prochain post. C'est une dimension vitale de notre existence.

(2 ) "L'écoute active" (Carl Rodgers) est plus fine que la reformulation en ce qu'elle ne se limite pas à dire autrement ce qu'une personne vient d'exprimer, mais de décoder la dimension affective généralement non verbalisée.


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