Illustration : la graphisteuse , Instagram, Linkedin
Il était une fois un tabouret. Le sort, la nature ou son créateur l’avait doté de 3 pieds.
Ni quatre, ni deux mais trois pieds.
Aussi loin qu’il puisse se souvenir, il se demandait lequel de ses trois pieds soutenait son assise plus que les autres.
Certainement pas le premier à avoir été taillé, il était rustre, simple et sans finesse. Il réagissait au moindre soubresaut. Il sortait ses échardes ou se cachait derrière les autres
Peut-être le second ? c’était le plus sensible et il se souvenait de tout. Mais à cause de cela il devenait ronchon ou éclatait en pleur au moindre évènement. Non, non, il était trop imprévisible.
Peut être le dernier ? c’était le plus complexe et le plus réfléchi, il était capable de faire de savants calculs sur les probabilités de chutes et les conséquences de la gravité. Oui, il semblait bien que tout reposait sur lui.
Or un jour, un homme qui passait par là, démonta et remonta successivement chacun des pieds pour les enduire d’une substance étrange.
A chaque opération il ne restait que 2 pieds et, étrangement, quel que soit celui qui manquait le résultat était le même : le tabouret ne tenait plus et devenait une chose inutile vautrée sur le sol.
Lorsque tous les pieds furent remis en place, brillants et lustrés après ce traitement, tout redevint instantanément comme avant. Le tabouret était une assise solide et confortable que chacun pouvait utiliser. Mais aucun de ses pieds ne pouvait se prévaloir d’avoir plus d’importance qu’un autre.
Comme ce tabouret, notre cerveau fonctionne sur trois pieds. Il est le résultat du long processus d’évolution. Un empilement cohérent et de plus en plus complexe permettant d’augmenter nos inter actions avec l’environnement.
3 grandes zones anatomiques avec des fonctions globales de plus en plus riches (1).
Tout d’abord, un système « simple » et réactif nous permettant de rester en vie. Son unique préoccupation notre sécurité. Si les conditions ne sont pas réunies, il réagit. Nous combattons, nous fuyons ou nous nous figeons pour éviter d’attirer l’attention. Son petit nom : le Cerveau Reptilien. (Rien que le nom, fait un peu peur).
Ensuite un système propre aux mammifères. Avec lui, c’est la possibilité d’une mémoire qui nous permet de nous souvenir de nos proches et de transmettre nos expériences. C’est aussi, l’apparition d’une capacité à mieux appréhender l’environnement pour faciliter l’action : les émotions. Entre nous on l’appelle « le cerveau limbique ».
Enfin, le petit dernier, il nous permet d’associer ce que nous avons en mémoire avec ce que nous percevons de notre environnement. Il est le siège de notre créativité, de notre capacité symbolique et de notre conscience de la mort. Les savants l’ont nommé « Néocortex » et sa partie la plus spécifique « la zone préfrontale » semble être le siège de notre conscience. Lui, il faut l’alimenter en informations de qualité sinon…le manque de stimulation ne lui réussit pas.
Voilà, comme les 3 pieds pour le tabouret, nous sommes soumis à 3 besoins fondamentaux, et, comme le tabouret, notre équilibre ne se conçoit que dans le fonctionnement en inter actions de ces 3 cerveaux et de la réponse à leurs besoins spécifiques :
· Un besoin de sécurité qui se manifeste par notre besoin de structure.
· Un besoin d’appartenance qui se manifeste par notre besoin de reconnaissance.
· Un besoin de stimulation et de mise en action pour alimenter notre potentiel de créativité.
Et donc, comme le tabouret, si un de ces besoins n’est pas assouvi, les deux autres dysfonctionnent (ex : je ne me sens pas reconnu, ça m’insécurise et je ne suis pas très créatif). Ces trois éléments inter agissent à un point tel que l’on ne peut les dissocier(2).
Pour un psychosocionome évaluer la réponse aux besoins fondamentaux des individus, des groupes et de l’organisation est un pré requis essentiel dans la co construction avec le décideur des modalités d’action.
Alors, la prochaine fois que l’un de vos collaborateurs ou l’une de votre équipe dysfonctionne peut-être pouvez-vous vous poser les questions suivantes :
· Les éléments de structure permettant le sentiment de sécurité sont-ils réunis ?
· Chacun se sent-il reconnu et en appartenance ?
· Le niveau d’information et de stimulation est-il le bon ? ni trop, ni trop peu ?
Si ce n’est pas le cas, des stratégies existent et permettent de rétablir un équilibre sain. C’est le préalable indispensable à toute stratégie individuelle ou collective saine et productive.
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(1) Mac Lean, Paul D., 1970-78, Les trois cerveaux de l'homme, Paris, Robert Laffont, 200,(ISBN2-221-06873-4)
(2) Jean-Didier Vincent La Biologie des passions, éditions Odile Jacob, 1986 et coll. Opus 1994
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