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Fiche pratique n° 5 : Faisons le tri, c'est le printemps

Dernière mise à jour : 20 août 2021




Bientôt le printemps, c’est le moment de faire le tri.


Non, rassurez-vous je ne vais pas vous proposer de faire un tri de printemps dans tous les objets qui vous entourent, et, encore moins d’appliquer le Feng Shui (1) dans votre résidence, ces approches ne font pas partie de mon domaine de competences.


Je vais vous proposer de faire un tout autre type de tri. Un tri dans votre communication.


En effet, lorsque nous échangeons, nous utilisons alternativement 3 grand registres :


  • Les opinions : c’est-à-dire la mise en avant d’une idée ou d’un ensemble d’idées que l'on a, dans un domaine déterminé, c’est un jugement que l'on porte (2). Cette opinion s’appuie sur nos valeurs, notre représentation du monde. C’est une vision que nous partageons, et, qui s’oppose ou renforce la vision de l’autre. C’est une construction qui nous permet d’interpréter le réel, une croyance.· Ex : « la tour Eiffel est un très beau monument ».


  • Les faits : Ce sont des événements considérés dans leur réalité objective (3) : ils peuvent être décrits de la même façon par des observateurs différents. Ex : · « Les ventes ont augmenté de 3% ».


  • Les sentiments : C’est une connaissance plus ou moins claire, donnée d'une manière immédiate et, comportant des éléments affectifs et intuitifs (4). Ex : « je ne me sens pas à l’aise dans l’équipe ».


Chaque champ répond à des besoins et des situations spécifiques. En effet, il est sain, de partager nos opinions quand nous savons qu'elles ne sont que le reflet de notre appréhension des autres et du monde, de partager nos sentiments pour faire connaitre l’effet que produit sur nous une situation et, de partager des faits lorsque nous souhaitons faire émerger une vision la plus objective possible.


D’autre part, ces différents champs peuvent s’articuler pour clarifier notre communication et renforcer notre efficience. Ex : j’observe que nos ventes ont baissé de 10% chez les moins de 25 ans, cela m’inquiète car ce sont nos clients de demain, mon opinion est que nous devons renforcer notre présence sur les réseaux sociaux ».


Cependant, il est fréquent que nous confondions une opinion, un fait et un sentiment. Dans nos relations de travail il en résulte des incompréhensions, des tensions, des erreurs. En règle générale cette confusion est contre-productive.



Reprenons les exemples que j’ai utilisé


  • « La tour Eiffel est un beau monument. », ce n’est pas un fait puisque d’autres peuvent la juger laide, et, si je ne partage pas ce point de vue, je peux accepter qu’il existe. Si je prends cette opinion pour un fait, je risque de m’opposer très fortement à toute personne ayant un avis diffèrent. D’autre part, peut être que la vision de ce monument me ravie, me désole et que de fait je le juge beau ou laid ? il devient très facile de s’affronter en pensant détenir La Vérité.


  • · « Les ventes ont augmenté de 3% » ne dit rien sur l’opinion que j’en ai. Est-ce satisfaisant, insatisfaisant? Cela ne m’informe pas non plus sur le vécu que mon interlocuteur en a : est-il satisfait ? inquiet ? rassuré ? si mon besoin est de «savoir ce qu’il en pense » la mise en avant des faits est insuffisante. C’est seulement un point d’ancrage permettant de se forger une opinion et/ou de générer un ressenti.


  • « Je ne me sens pas à l'aise dans l’équipe » » témoigne de mon état interne vis-à-vis de celle-ci. Ce n’est pas un fait et ce n’est pas une opinion. Là encore, peut être, est il nécessaire d’objectiver cette situation en la reliant à des faits :« ils ne prennent jamais le café avec moi », ou à une opinion :« pour moi une équipe se doit d’aller vers un nouveau ».


Nous voyons bien que chaque registre correspond à une finalité différente. lorsqu’une opinion est prise pour un fait, lorsque l’on demande une opinion et que l’on a un fait ou un sentiment, etc. il devient clair que ça ne l’est pas…


Cette situation est beaucoup plus fréquente qu’il n’y parait, prenons quelques exemples :


Dans notre environnement professionnel nous avons des phrases du type :

  • « c’est un bon / mauvais boulot »

  • « C'est une bonne/ mauvaise équipe »

  • « je ne le sens pas »

  • « il faut gagner de nouveaux marchés »

  • « il n’est pas supportif »

  • « ces nouvelles contraintes sont inquiétantes »

  • etc…

Nous voyons bien que ces formules peuvent être source d’incompréhensions, de désaccords, de mésententes. En effet, si nous nous arrêtons sur la première phrase « il fait du bon/ mauvais travail » c’est la manifestation d’une opinion vis-à-vis de laquelle une opinion différente peut être donnée. Si cette opinion s’appuie sur une observation des faits : « le dossier est complet et tu me l’as rendu dans les temps, c'est du bon boulot», cette opinion devient compréhensible et prend tout son sens.


Pour terminer ce post, je vous propose de vous exercer à différencier une opinion, d’un fait, d’un sentiment avec l’exercice suivant.


1. « Dépêchez-vous, nous allons manquer le train »

2. «C'est une bonne affaire»

3. « J’ai lu ce dossier en 2 heures »

4. « On serre trop les prix au dépend de la qualité »

5. « J’ai le sentiment qu’il argumente beaucoup mais ne conclut rien »

6. « Ce livre est très intéressant »

7. « On ne me fait pas confiance ici. Pas moyen de prendre la moindre initiative »

8. « C’est la pagaille dans cette agence »

9. « J’en ai assez des interruptions continuelles »

10. « Ce moteur a été entièrement révisé le mois dernier et est vendu avec un bon de garantie ».


Ça y est ? vous l’avez fait ? bravo.

Maintenant que pourriez vous ajouter (ou pas) pour rendre ces interventions plus pertinentes ?


Si vous souhaitez vérifier vos réponses, écrivez-moi et je vous répondrais avec plaisir.



Note : l'utilisation des notions : d'opinions , faits , sentiments, est une utilisation très partielle de la notion d'état du moi en analyse transactionnelle. Vous voulez en savoir plus: https://analysetransactionnelle.fr/p-Les_Etats_du_Moi



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